Sur un chantier de Maintenance et Hygiène à La Seyne-sur-Mer, Juan, travailleur en situation de handicap, fait une remarque sur un recrutement.
Remi Richard, chef de service, lui répond en plaisantant :
– « Tu veux recruter à ma place ? »
Juan décline, mais cette discussion reste dans la tête de Rémi.
Quelques jours plus tard, il revient vers Juan avec une vraie proposition :
– « Et si on recrutait ensemble le prochain chef d’équipe ? »
Une expérimentation est lancée.
Rémi reçoit les candidatures, les lit à Juan (non lecteur), et pour limiter toute influence, ils construisent avec Antoine Chichoux une grille d’évaluation autour de 4 critères :
– le savoir-être,
– le savoir-faire,
– le savoir,
– et la motivation.
Trois entretiens sont menés ensemble. Juan a du mal à poser des questions, mais il est très à l’aise pour donner son avis lors des débriefings. Le binôme propose deux profils au directeur de pôle, qui retient le candidat recommandé. Une belle victoire collective.
Pour aller plus loin, la grille d’évaluation a été traduite en FALC (Facile à Lire et à Comprendre) par Virginie Michel, référente communication alternative augmentée, pour que Juan puisse encore mieux participer lors des prochains recrutements.
Remi Richard : « C’est assez fabuleux : on est partis d’une plaisanterie, et on arrive à renforcer la participation des usagers, bien au-delà de ce qu’impose le législateur. Donner une voix aux travailleurs dans des processus aussi stratégiques que le recrutement, c’est leur reconnaître une légitimité et leur permettre de jouer un rôle actif dans la vie de leur structure. »